C’est le moment de rechercher le Tichodrome échelette !

L’hiver est une période idéale pour observer le Tichodrome échelette Tichodroma muraria, une espèce qui se reproduit en haute montagne mais hiverne de fin septembre à début avril (Prampart 2021) à basse altitude, et jusqu’en plaine. Spécialiste des falaises et autres parois rocheuses verticales, le Tichodrome échelette niche dans les Pyrénées et dans les Alpes, de 800 à 3000 m d’altitude, avec un pic entre 1600 et 2000 m, et hiverne essentiellement en dessous de 1000 m, et pour une majorité d’individus à moins de 600 m (voir graphique). En France, les sites d’hivernage réguliers de l’espèce se trouvent pour la plupart à moins de 500 km des zones de reproduction (voir carte), par exemple dans le sud du Massif central, le Limousin, le Périgord, l’Occitanie, les Préalpes du Sud, la Provence, la Franche-Comté et la région Rhône-Alpes (Prampart 2021). Géroudet (1998) indique même que dans l’ensemble, les tichodromes s’éloignent rarement à plus de 200 km de leur contrée d’origine.


L’espèce passe tout son temps à escalader les rochers, visitant les crevasses et explorant les anfractuosités pour y dénicher des insectes et des araignées. L’été, en montagne, le tichodrome est souvent extrêmement difficile à détecter dans les immenses falaises, dont beaucoup sont peu accessibles. Mais en période hivernale, il est nettement plus facile à trouver dans les petites parois rocheuses des vallées fluviales. Et à cette saison, l’espèce fréquente aussi volontiers les grands bâtiments urbains (églises, cathédrales, châteaux… ) ainsi que les barrages ou les parois des carrières non exploitées, parfois assez loin des reliefs. Depuis le mois de novembre 2024, des tichodromes ont ainsi été signalés sur l’église Saint-Louis et la cathédrale Saint-André de Bordeaux (Gironde), sur la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bazas (Gironde), sur la cathédrale Saint-Étienne de Bourges (Cher), sur la cathédrale Saint-Front de Périgueux (Dordogne) et sur le château des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône), mais aussi en falaise dans la roche de l’Ermite aux Andelys (Eure), sur le mur de Saint-Léonard à Couzon-au-Mont-d’Or (Rhône) ou encore dans les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Pour observer le tichodrome, il faut se poster au pied de la falaise ou de l’édifice et scruter les parois pour essayer de le repérer lorsqu’il se déplace, en escaladant la paroi ou en voletant brièvement. Mais compte tenu de sa petite taille (celle d’une mésange) et de son plumage gris (le rouge et le blanc ne sont visibles que lorsqu’il entrouvre les ailes), il peut être difficile à repérer, d’autant plus qu’il reste régulièrement caché, en léthargie, durant plusieurs minutes (Noll 1957). Un peu de patience est donc nécessaire pour l’observer !
Références : • Géroudet P. (1998). Les Passereaux d’Europe. Tome 2, de la Bouscarle aux Bruants. Delachaux et Niestlé, Paris. • Noll H. (1957). Notizen von E.H. Zollikofer über das Freileben des Mauerläufers Tichodroma muraria. Der Ornithologische Beobachter 56 : 128-130 • Prampart A. (2021). L’hivernage du Tichodrome échelette Tichodroma muraria en France métropolitaine. Ornithos 28-5 : 281-295.

Citation recommandée : Duquet M. (2024). C’est le moment de rechercher le Tichodrome échelette ! Post-Ornithos (marcduquet.com) 1 : e2024.12.28d.
